Best-seller de la littérature économique, l’ouvrage de Thomas Piketty intitulé Le Capital au XXIe siècle (vendu à près de 2,5 millions d’exemplaires) s’efforce de démontrer l’inégalité fondamentale qu’engendre une rentabilité du capital supérieure au taux de croissance de l’économie (r > g), mais il a fait l’objet de nombreuses critiques. Les économistes libéraux français – comme Alain Madelin, Henri Lepage et Nicolas Baverez – ont contesté à la fois des hypothèses, des raisonnements, des chiffres et des graphiques présentés par l’auteur.
Le collectif dirigé par Nicolas Lecaussin et Jean-Philippe Delsol – qui regroupe une vingtaine d’économistes, historiens et fiscalistes, parmi lesquels Daron Acemoglu, Martin Feldstein et James A. Robinson – soutient que la thèse de Thomas Piketty est plus politique qu’économique. Les auteurs assurent que les inégalités économiques et sociales n’ont pas explosé, mais qu’au contraire, elles se sont réduites dans plusieurs domaines (notamment éducation et santé). Ils considèrent que « les riches ne mangent pas le pain des pauvres », mais qu’ils leur en donnent, en prenant des risques et en créant des millions d’emplois. Le patrimoine ne peut indéfiniment se développer plus vite que la croissance économique, et une taxation excessive ne résout pas les problèmes mais les aggrave. Selon les auteurs, les données de Thomas Piketty paraissent utilisées à des fins essentiellement idéologiques.
Le collectif propose « une argumentation raisonnée et raisonnable » opposée à l’idéologie qualifiée « d’essence marxiste » de Thomas Piketty, en lui opposant des critiques académiques et des faits contradictoires. Ils rappellent les principales critiques scientifiques à l’encontre de la « Pikettymania » et en dénoncent les thèses simplistes et populistes.
Jean-Philippe Delsol est administrateur de l’Association pour la liberté économique et le progrès social (ALEPS). Nicolas Lecaussin est directeur du développement de l’Institut de recherches économiques et fiscales (IREF).