Depuis son livre intitulé Inégalités mondiales, Branko Milanovic s’affirme comme étant un des champions de la lutte contre les inégalités socio-économiques. Il approfondit la réflexion initiée par Fukuyama sur « la fin de l’histoire », en s’efforçant de montrer que le capitalisme règne désormais sans partage en Europe, aux États-Unis et en Asie (sous une forme autoritaire). Le système capitaliste présente les trois mêmes principes dans ces trois zones : une production dictée par le profit, une main-d’œuvre majoritairement salariée, un capital privé avec une gouvernance plutôt décentralisée. Il distingue toutefois deux formes de capitalisme : libéral et méritocratique, autoritaire et d’État. Il démontre que l’extension du capitalisme a contribué à élever le niveau de vie moyen, mais également à creuser les inégalités, car la part du capital dans le revenu mondial a progressé de 4 à 5 % au détriment de celle du travail, à la fois dans les pays riches et les pays pauvres.
L’auteur analyse également l’évolution des formes du travail et prédit un développement du travail à distance, et donc, un recul des migrations de population. Il s’interroge enfin sur les alternatives au capitalisme actuel, pour conclure que ces dernières ne peuvent qu’être pires.
Notes de Jean-Jacques Pluchart