L’auteur traite la question vivement débattue en Europe de la rivalité entre l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables. Après avoir posé les problématiques engendrées par la transition climatique, par la relance des « anciens renouvelables » (hydroélectricité et biomasse), par la maintenance du « nucléaire historique », par le repli des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) et par le lancement du « nouveau nucléaire » (EPR) et des « nouveaux renouvelables » (photovoltaïque et éoliennes), l’auteur analyse les difficultés rencontrées par la décarbonation, par le renforcement de l’efficacité énergétique (et surtout électrique) et par le découplage entre croissance économique et consommation énergétique. Il compare ensuite les mix énergétique et électrique, les variations des productions et des capacités électriques ainsi que les émissions de carbone de l’Allemagne (dont il déplore l’arrêt du nucléaire), de la Chine (dont il salue les progrès), du Danemark (qu’il érige en modèle) du Royaume Uni, de la France et de la Belgique (dont il critique certaines décisions politiques).
En conclusion, Michel Allé considère que la « guerre de religion » entre le nucléaire et les renouvelables est sans objet. Il estime que la décarbonation est bien engagée mais est encore insuffisante. Selon lui, l’efficacité énergétique et la croissance économique seront surtout assurées par les nouveaux renouvelables qui sont les principaux leviers de la décarbonation. La sobriété énergétique ne devrait jouer qu’un rôle marginal et les énergies fossiles ne devraient plus bénéficier de subsides. L’avènement du nouveau nucléaire lui parait inéluctable à long terme, mais il dépend de sa compétitivité et des choix politiques des principaux Etats-nations.
Michel Allé fait preuve d’un sens pédagogique exceptionnel sur un sujet complexe. Sa réflexion est restituée en 30 brefs chapitres alternativement techniques, économiques et géopolitiques,qui son illustrés de tableaux, graphiques, références et glossaires puisés aux meilleures sources.
Michel Allé est professeur honoraire de l’Université libre de Bruxelles. Il est notamment administrateur d’Elia Group, gestionnaire de réseaux de transport électrique en Belgique et en Allemagne.
chronique rédigée par J-J. Pluchart