L’auteur observe, à l’instar de Tocqueville, une distribution de plus en plus inégalitaire des revenus du capital et du travail. Sa thèse repose sur l’hypothèse d’un rendement du capital (constitué par les ressources naturelles, les infrastructures et les équipements publics et privés, nets de dettes) toujours supérieur au taux de croissance économique (couvrant notamment les variations des salaires), depuis l’origine de l’histoire, sauf pendant les périodes de guerre et de dépression économique (comme lors des années 1930). Le rapport inégal entre rentiers et travailleurs devrait, selon lui, s’accroître rapidement au XXIe siècle. Cette inégalité structurelle (notée r > g) entre la rente du capital (notamment des « 1 % supérieurs » dans l’échelle des revenus) et la rétribution du travail est une source potentielle de conflits sociaux et de menace du capitalisme moderne. Cet écart s’expliquerait principalement par l’augmentation rapide de l’épargne des ménages les plus riches. Thomas Piketty préconise l’introduction d’une plus grande progressivité de l’impôt et l’instauration d’un nouvel impôt mondial sur le capital.
La publication du dernier livre de Thomas Piketty a eu un retentissement mondial. Elle a été considérée par certains économistes anglo-saxons comme un tournant dans la pensée économique. Cette thèse a suscité des réactions contrastées dans l’ensemble des pays occidentaux. L’auteur a été notamment accusé de revisiter l’approche marxiste de la « lutte des classes entre bourgeois et prolétaires ».
Les travaux de Thomas Piketty ont fait l’objet de nombreuses critiques de nature idéologique et méthodologique, résumées dans l’ouvrage suivant, chroniqué par le club Turgot.