Nicolas Baverez pose des questions sociétales et géopolitiques en annonçant que « l’humanité n’a eu que deux choix : l’effondrement ou l’adaptation aux révolutions en cours dans un monde où l’Occident, qui a perdu son leadership, doit se réinventer ».
Son essai est dans la lignée de ses livre précédents : «Trente Piteuses » et « la France qui tombe ». Contrairement à Jean- Paul Betbeze, qui annonce que « les solutions sont sur la table » et qu’il n’y a plus qu’à faire le bon choix, Nicolas Baverez annonce des catastrophes. S’il s’agit de faire face aux difficultés actuelles par une pédagogie musclée, l’exercice est réussi. Mais en y regardant de plus près, force est de constater que sa thèse est malheureusement valide, et que de nombreux autres ouvrages récents défendent plus ou moins les mêmes idées.
L’auteur évoque en introduction « le risque France » et le « réveil menaçant des nations et des religions ». Il étaye solidement son constat par des arguments sociologiques, politiques et économiques. Il développe les thèmes du « retour de la guerre », de « la mondialisation de la terreur », de « la radicalisation des conflits et de la fin des compromis » et « des métamorphoses des capitalismes ». S’appuyant sur des travaux académiques, il conclut qu’en raison de son polymorphisme, le capitalisme demeure plus pérenne que tout autre système, mais il est exposé à « la sagesse ou à la folie de nos dirigeants, qui est purement et simplement le reflet de notre propre sagesse ou de notre propre folie ».
Ce constat lui permet d’entrevoir des espoirs pour le XXI ème siècle. Au « fanatisme de nationalité », il convient de substituer un « fanatisme de l’humanité » qui demeure le meilleur antidote aux crises, aux révolutions et aux guerres du XXI ème siècle.