Le malaise du capitalisme est hérité de l’opacité entourant la mondialisation et de la confusion régnant sur les causes de la crise financière qui a éclaté en 2007. L’originalité de l’analyse réside dans la thèse selon laquelle il existe des similitudes entre les évolutions psychologiques de l’homme moderne et des « groupes constitués » que sont les entreprises, les familles et les peuples. Le diagnostic que faisait Freud d’un malaise induit par la trop forte emprise du religieux et de la morale sur les esprits et les comportements, ne correspond plus à la situation actuelle. Les auteurs érigent les fondements d’une nouvelle « économie psychique », sans s’exonérer de la leçon d’humilité freudienne selon laquelle « le psychisme collectif est un tout dont aucun acteur significatif ne peut s’affranchir ». Ils observent qu’une grande partie de nos initiatives procède plus d’un optimisme spontané que d’une puissance d’analyse méthodologique. Ils réhabilitent ces « esprits animaux » que Keynes avait déjà mis en lumière. L’Homo economicus est autant mû par l’instinct et l’émotion que par la raison. Par leur brillante démonstration, les auteurs proposent une analyse des états psychiques successifs des entreprises et des ménages confrontés à deux crises socio-économiques majeures.
Vivien Levy-Garboua et Gérard Maarek, qui ont été salués comme les initiateurs de la macro- psychanalyse, proposent une grille personnelle de lecture du « grand malaise » qui frappe notre société à travers son capitalisme, sa finance et sa démocratie.