L’auteur aborde le sujet européen en sondant les opinions de ses élèves lycéens et de ses étudiants. Ont participé, ceux des lycéens de Seine-Saint-Denis, des lycéens du 5ème arrondissement de Paris et des étudiants de Tolbiac . Les jeunes sont-ils passionnés par le projet européen ? Se sentent-ils plutôt européens que Français ? Connaissent-ils les institutions Européennes ?
Les lycéens de Bagnolet
Ils sont en grande majorité, issus de l’immigration et vivent dans un contexte familial difficile (certains parents sont au chômage).
Ils remarquent que l’Europe peut-être un marché offrant des opportunités. Compte tenu de sa présence dans le monde médiatique, la BCE est perçue comme une institution de régulation monétaire. Cependant, les autres institutions européennes sont moins bien connues : le Parlement, la Commission, le Conseil. L’espace Schengen est mis en avant pour le côté pratique des déplacements en Europe. Notons, que tous n’ont connu que l’euro, ce qui facilite les échanges. Le programme Erasmus leur fait prendre conscience de leur appartenance à l’Europe.
Les élèves de prépa (Paris 5e et 16e arrondissement)
Bien qu’ils soient d’origines sociologiques différentes (milieu social plus aisé), ils adhèrent à l’idée d’Europe qui facilité le commerce entre ses membres.
Les étudiants de Tolbiac
Leur approche est un peu différente : ils connaissent mieux les divers rouages de l’institution.
Comme leurs collègues de prépa, ils reconnaissent l’importance du rôle joué par la Banque Centrale Européenne (BCE). Ils relèvent également l’intérêt de l’action collective menée lors des crises financières, de la pandémie du covid.
En conclusion, aucun groupe d’étudiants n’a évoqué l’idée d’un « Frexit ». Il faut d’abord remarquer que les étudiants voient le côté pratique de l’Europe du fait de l’existence du programme Erasmus : c’est un moyen de s’ouvrir à d’autres horizons et à d’autres cultures. Sa création remonte à 1987.
Ces jeunes sont nés après la création de l’Europe et de l’euro : il ne leur viendrait pas à l’esprit de remettre cela en cause. Même les partis politiques d’extrême droite ont abandonné cette piste, défendue ardemment quelques années auparavant.
Un point particulier amène des remarques négatives : l’aspect social. En effet, à cause de la concurrence commerciale entre membres, les salariés payés au smic peuvent se retrouver au chômage. Certaines industries sont délocalisées vers les pays qui pratiquent des salaires plus bas.
Ce livre nous amène au plus près des préoccupations de ces jeunes : il faut les écouter et les éclairer sur le chemin de l’Europe : ce sont eux qui seront les acteurs des prochaines avancées européennes.
Frédéric FARAH est professeur de sciences économiques et sociales, enseignant en classes préparatoires et à l’université de Paris 1 Panthéon Sorbonne.
Chronique de Renzo BORSATO.