PORCHER Simon, La fin de l’eau ?, Eds Fayard, 259 pages.

Lors de la conférence globale sur l’eau de 2023 Le Secrétaire général de l’ONU a déclaré « nous avons brisé le cycle de l’eau, détruit les écosystèmes et contaminé les eaux souterraines ».

Nous nous dirigeons vers une réduction des ressources en eau car les périodes de sècheresse intenses durcissent les sols et lors des pluies ultérieures l’eau ruisselle et n’est plus absorbée. Les conséquences sont catastrophiques, car le taux d’humidité du sol est trop faible pour que les nappes phréatiques se reconstituent. Cela aura des conséquences entre autres sur la production agricole dont les rendements seront en baisse et entrainera des conséquences sociales importantes. Le manque d’eau pourrait devenir l’objet principal des conflits car l’eau potable n’est pas une marchandise comme les autres et il n’est pas possible de la dépolitiser car sans eau il n’y a pas de vie.

L’eau est l’affaire de tous, la pénurie concerne chacun d’entre nous. Il est essentiel d’aborder la gestion de l’eau de manière globale en lien avec les écosystèmes, la biodiversité et le changement climatique car c’est un facteur de développement économique et humain. L’accès à l’eau doit dès aujourd’hui être une priorité, sinon l’adaptation au changement climatique ne sera pas possible.

La bonne gestion de l’eau n’est pas relative à sa propriété, mais est fonction de la capacité à créer une bonne gouvernance au niveau d’une communauté. Des mécanismes doivent être construits pour les grands groupes. Les solutions à adopter sont forcément locales. Des expériences de mise en place de droits d’usage existent déjà et permettent de combiner le mécanisme du marché et l’intervention publique. La financiarisation de l’eau n’étant pas la solution.

Il faut réinventer le modèle économique de l’eau pour limiter le gaspillage et préserver la qualité de la ressource, cela passe par une meilleure lisibilité du prix, la réutilisation des eaux usées traitées, le dessalement de l’eau de mer, la collecte des eaux de pluie ainsi que la collecte de l’eau des brouillards dans les zones arides, la rémunération de la sobriété des consommateurs et des producteurs ainsi qu’une meilleure application du principe pollueur-payeur.

Simon Porcher est professeur des universités en sciences de gestion à l’Université Paris Panthéon-Assas. Ses travaux portent sur la gestion et la tarification des services publics de l’eau.

Chronique réalisée par Michel GABET

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