sous la direction de Marie-Laure BARUT-ETHERINGTON* et Pierre BOLLON**
Dans ces temps de besoins himalayens d’investissements, pour répondre aux transitions , énergétiques , sociétales , économiques et .. budgétaires, la tentation de l’opinion alimentée par les débats politiques reste de rechercher des réponses (.. des coupables ?°) du côté des prétendus « nantis » de la Société et du « grand Capital. » … Rien de très nouveau en soi .. sauf l’inclusion de l’Epargne dans cette quête jamais assouvie de nouveaux boucs émissaires .
Ainsi, le débat séculaire qui divise nombre d’économistes retrouve de l’actualité , sur le point de savoir si l’Epargne (qualifiée nationalement d’excessive ), mais immuable comme grande valeur populaire de vertu républicaine ,risquerait de devenir un frein ,pour l’investissement, la croissance , l’emploi et in fine pour la demande elle même …. Aussi cette nouvelle parution de la REF ,s’appuyant sur une pléiade de brillants auteurs vient à point nommé et en trois chapitres largement documentés , apporter à la réflexion des éléments factuels , de contexte et une vision stratégique de long terme . La première partie de l’ouvrage s’attache à dresser un panorama des évolutions de l’Epargne en France comparativement à L’Europe tandis que le second chapitre traite de l’hétérogénéité des comportements d’épargne sur plusieurs dimensions ( par rapport à la détention d’actifs risqués , en fonction des caractéristiques du ménage , du cycle de vie , et du rôle de certaines politiques publiques . Enfin la troisième partie éclaire la grande question de la mobilisation de l’épargne privée, au service de l’économie française et européenne.
On retiendra qu’en France ,si les particuliers épargnent beaucoup (15% de taux en moyenne et au dessus des principaux pays de l’ OCDE ,,ils le font … plutôt mal …en privilégiant les actifs liquides et les moins risqués . La faible détention d’actions qui en résulte et de surcroit l’ accroissement du stock d’ actions étrangères ont des conséquences néfastes en terme de souveraineté et de compétitivité pour notre pays. Le besoin d’une réglementation privilégiant moins les actifs « sûrs et liquides » est appelé par l’ensemble des acteurs financiers Assureurs , Banques et Gérants d’actifs . les auteurs plaident pour une accélération de la mise en œuvre d’une véritable « ..Union pour l’ épargne et l’ investissement.. », en identifiant quatre chantiers prioritaires : . redessiner les infrastructures de marché pour réduire les coûts , …unifier la supervision des marchés de capitaux pour un meilleur partage des risques , ..relancer la titrisation et financer la transition verte et .promouvoir l’industrie européenne du capital-risque pour financer les entreprises innovantes :
Comme le montre cette remarquable parution , le nouveau chemin qui semble s’ouvrir pour l’ Epargne est couvert de belles promesses… sans doute encore longtemps accompagnées de cette formule de la sagesse populaire : « ..Qui n’épargne pas un sou n’en aura jamais deux.. »
Jean-louis CHAMBON
Président – fondateur du Cercle TURGOT
*Dga à la Banque de France ** Directeur des affaires europeennes à la FEI