Madeleine PERON et Wojtek KALINOWSKI, (col), Réindustrialiser, pourquoi faire ?, Revue  L’Économie politique n°106, 2025, 110 pages.

Le cahier n°106 de la REP soulève une question apparemment provocatrice mais en réalité fondamentale et complexe. Il est composé de neuf articles analysant les multiples difficultés auxquelles sont confrontées les   entreprises et les   gouvernements – notamment de la France – dans leur projet de réindustrialiser un « pays sans usines », après trois décennies de repli industriel.

La réindustrialisation implique d’arbitrer entre des objectifs plus ou moins contradictoires portant sur la compétitivité des usines, la sécurité des approvisionnements, la protection de l’environnement, les économies d’énergie, l’équilibre entre les territoires, l’équité sociale… Les arbitrages doivent préalablement faire l’objet de longues procédures administratives, de coûteuses campagnes d’information et de débats plus ou moins démocratiques. Les choix des activités à réhabiliter et des territoires à réindustrialiser, diffèrent selon les pays de l’Union européenne. Les maillons industriels nationaux sont solidaires d’une chaîne internationale de création de valeur, ce qui limite les options productives. Les opérations « territoires d’industrie » doivent ainsi concilier les impératifs d’un aménagement équitable des territoires, d’une préservation des terres agricoles au nom de la « sobriété foncière », d’une réhabilitation des friches industrielles et d’un encadrement des industries polluantes et/ou émettrices de carbone (selon l’objectif Zéro Artificialisation Nette). Ces opérations impliquent d’aligner les intérêts publics et privés et d’adopter des systèmes de financement plus durables. Elles doivent aussi s’inscrire dans des systèmes rentables d’économie circulaire, sobres à la fois en énergie et en matières premières. A titre d’exemple, le cas du développement de la voiture électrique soutenable et accessible à tous les ménages, est remarquablement étudié.

Le dossier inclut également un article – dont la résonance est particulièrement actuelle – intitulé « la gauche et les économistes », portant sur l’affrontement de 1936 à 1938 entre les leaders du Front populaire et les économistes Alfred Sauvy et Robert Marjolin, au sujet de la semaine des 40 heures. Un article sur la coordination des actions des pays de l’Union européenne en faveur de l’Ukraine, vient clôturer le dossier.

Les auteurs sont enseignants-chercheurs experts et journalistes (membres de l’Institut Veblen) principalement spécialisés en économie industrielle.

Jean – Jacques Pluchart

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