L’Afrique doit sortir de son dyptique. La transitivité entre une Russie conquérante, une jeunesse Africaine décomplexée et déterminée et un impérialiste en déclin, marque une opportunité pour l’Afrique qui se délie du slogan futuriste pour retrouver sa Gouvernance antique en composant avec les BRICS.
L’auteur suggère 4 facettes pour délégitimer les pouvoirs africains. Afin de répondre aux problématiques écologiques, aux revendications de peuples, aux orientations politiques et institutionnelles, l’auteur prône la souveraineté environnementale, populaire, politique et l’ethos des solidarités d’hier. Il illustre son audit avec le cas de la CEDEAO, dont l’extinction est inévitable, si elle ne révise pas les fondamentaux de sa souveraineté. “ Il défend l’idée que l’Afrique peut sortir de la dépendance et devenir maîtresse de son destin. Il critique le néolibéralisme et le panafricanisme de repli.”
De la dépendance à la souveraineté, quel impact au niveau financier intra Afrique et avec l’un des pays phare de l’UE et avec deux géants du BRICS ? Avec l’un, une nécessité de se détourner d’un instrument d’inertie des économies africaines de la zone franc. Avec les deux autres, un choix légitime de conquête de la souveraineté monétaire. Afin de permettre à l’Afrique d’être acteur à tous les leviers des mécanismes financiers de leur Pays.
Le lecteur, prend connaissance des trois options pour une nouvelle monnaie Africaine, de son déploiement et de sa feuille de route pour sa mise en place.
En guise de conclusion, l’auteur propose deux leviers: le néosouverainisme, via l’asymétrie des rapports commerciaux Nord-Afrique qui doit trouver des réponses pragmatiques. Et, le néoprotectionnisme, secteur par secteur, que je vous invite à découvrir en lisant cet ouvrage visionnaire.
Kako Nubukpo, est un économiste et directeur de l’Observatoire de l’Afrique subsaharienne de la Fondation Jean Jaurès.
Kako Nubukpo, L’Afrique et le reste du Monde, Odile Jacob (208 pages), publié le 23/10/2024
Chronique de Pona SAMNIK