Éditions Odile Jacob, 2017, 198 pages
L’auteur prétend qu’un certain nombre de facteurs économiques ont déjà atteint le point de non-retour et s’aggravent à grande vitesse. Ces changements structurels sont liés; il faut donc en prendre la mesure globale afin de pouvoir définir les mesures d’ensemble qui s’imposent. Les lames de fond – démographie vieillissante, ralentissement de la croissance économique, dégradation de l’environnement et mutations technologiques – auront des conséquences irréversibles.
C’est donc un cri d’alarme que lance l’auteur. Le vieillissement de la population est un phénomène mondial qui est exacerbé en Europe (avec 1,3 actif pour un retraité en 2050). Le ralentissement – sinon la stagnation – de la croissance est plus structurel que conjoncturel. Les nuisances environnementales ne peuvent plus être éludées, d’autant plus que l’émergence des nations du Sud a amplifié le phénomène d’émission d’oxyde de carbone. Cette dynamique intensifie le réchauffement climatique. La politique de
création monétaire hyperactive est désormais permanente. Cette financiarisation assure-t-elle le financement à long terme de l’économie? Alors, que faire pour la France?
L’auteur rejette une relance de la demande par le déficit budgétaire, l’augmentation des cotisations retraite et la sortie de l’euro. Puis il propose des mesures indispensables: rééquilibrer les comptes budgétaires, se rapprocher du niveau de la dépense publique allemande, remettre à plat le financement des retraites, ramener les dépenses de santé (actuellement, 8,2% du PIB) au niveau de la moyenne européenne (7,3%). Pour ce faire, il faut influer sur l’environnement social en le rendant plus favorable à des mesures radicales.
Jacques de Larosière met son expérience de grand serviteur de l’État et de banquier international au service du redressement de la France, mais il est conscient de la difficulté pour restaurer ses équilibres économiques et la confiance de ses citoyens.
Chronique rédigée par J-L Chambon