Les 19 et 20 novembre, le club Turgot a participé au Congrès annuel de l’Institut Psychanalyse et Management (créé en 1982), qui est la plus ancienne association académique de France. Les membres de l’IPM (professionnels et chercheurs) débattent et publient sur les problématiques de natures sociologique, psyschologique et psychanalytique, soulevées par le management des organisations.
Le congrès de 2025 a porté sur le thème des « zones grises du management » et a donné lieu à une vingtaine de communications et de débats. Le club Turgot, représenté par le Professeur J-J. Pluchart (Université de Paris I), a présenté une recherche sur les « zones grises et les terrains sensibles de la recherche scientifique » dont l’objectif a été d’identifier et de cartographier les pratiques relevant de ces zones et observables dans les travaux scientifiques. Ces pratiques recouvrent les erreurs, les fraudes, les manipulations, les réfutations et les rétractations scientifiques. La recherche montre qu’elles sont de plus en plus détectées par des applications d’Intelligence Artificielle et rendues publiques par les réseaux sociaux. Elles peuvent avoir des impacts préjudiciables aux carrières et aux réputations des chercheurs. Parmi les cas présentés, deux ont porté sur des infractions déontologiques (les fraudes et les manipulations) et trois sur des cas n’enfreignant pas en principe l’éthique scientifique (les erreurs, les réfutations et les rétractations). Le critère déontologique ne suffit donc pas à caractériser une pratique grise ou sensible. La remise en question de concepts, de modèles, de théories ou de paradigmes validés par la communauté scientifique est parfois une étape du processus de construction et de déconstruction du savoir scientifique. Cette recherche s’est donc efforcée de montrer que la «clarification » d’une zone grise et la « désensibilisation » d’un sujet, passent par un débat ouvert entre les chercheurs impliqués et par une analyse critique de la soutenabilité de la recherche.
Jean-Jacques Pluchart
