VA éditions 2024, 281 pages. Préface de Christian de BOISSIEU
Le monde est à l’envers… et la vérité inversée. Comment en sommes- nous arrivés là ?
Dans « ce carrefour tumultueux d’une croissance stagnante et d’inégalités croissantes», l’auteur propose dans ce nouvel essai, une réponse à ce bouleversement du monde par une exploration fascinante qui va de l’âge des Lumières à la démocratie moderne : cette réponse s’exprime par la philosophie utilitariste. Cette pensée dominante dans le monde anglo-saxon, « le plus grand bonheur pour le plus grand nombre », émane d’une philosophie « englobante » marquée par son exigence de cohérence et d’exhaustivité.
Le grand mérite de cette doctrine repose sur sa « simplixité» , c’est à dire sa capacité à rendre simple la complexité des comportements humains et ceci, à partir d’un nombre limité de principes pouvant être qualifiés de «vérités premières ». L’utilitarisme considère que seules les conséquences de l’action sont la base permettant de juger de la moralité de son action et ce indépendamment de l’agent qui l’exécute. Il s’oppose ainsi à l’idée que certains actes sont immoraux par nature, comme le mensonge.
En s’appuyant sur les approches des penseurs les plus influents comme, Jeremy Bentham, dont le principe d’utilité est à la base de l’utilitarisme, Adam Smith, ou bien encore de John Stuart Mill qui, comme le note Christian de Boissieu dans sa préface « reste l’idole de l’auteur ». Francis Coulon propose à travers dix cas inspirés de sa riche expérience professionnelle tout le potentiel de l’utilitarisme. Pour contribuer à l ‘action pour une société meilleure, entre libéralisme et socialisme, le chemin d’un nouveau monde allant de pair, comme le souligne le préfacier, avec la liberté individuelle et l’idée de justice, plus respectueux des minorités distinguant clairement «la création de richesse, phase première, de la répartition phase seconde » peut- il passer par l’utilitarisme ?
Les modèles « nordiques » sociaux – libéraux, en particulier danois, tendent à le démontrer, comme point d’équilibre entre liberté et égalité, efficacité et justice, entre individu et intérêt général. Mais, laissons le dernier mot à Aristote : « c’est en exécutant des actes justes que nous devenons justes, des actes tempérants que l’on devient tempérant et des actes courageux que l’on devient courageux ».
Francis Coulon a été durant 30 ans cadre dirigeant dans des groupes internationaux et professeur à l’ESCP.
Chronique rédigée par J-L .Chambon