Les auteurs retracent l’évolution des relations entre les universités françaises et africaines depuis la décolonisation. Initiée avec le Sénégal en 1957, la coopération remonte aux années 1950. Elle s’étend aujourd’hui aux universités du Maroc, de la Tunisie, d’Afrique du sud, d’Ouganda et de Mozambique. Des échanges ont lieu dans le cadre d’Erasmus+ au niveau européen, mais les projets les plus fertiles sont conclus directement entre universités, dans le cadre de programmes comme « Entreprendre en Afrique » et de projets comme « DISCOM » . Ces initiatives adoptent des approches globales intégrant la recherche collaborative et l’innovation pédagogique. Elles sont principalement destinées à favoriser la création d’entreprises par la jeunesse africaine afin de mieux exploiter les ressources locales et de développer leurs compétences dans les métiers recherchés par les investisseurs internationaux. Une autre priorité de la coopération est de former les africains dans des spécialités contribuant à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’ODD 1 (« Plus de pauvreté »), l’ODD 2 (Faim « zéro »), l’ODD 5 (Égalité homme/femme), l’ODD 8 (Travail décent et croissance économique), l’ODD 10 (Inégalités réduites et inclusion sociale) et l’ODD 13 (Lutte contre les changements climatiques).
Une coopération est ainsi mise en place pour aider l’Afrique à la réalisation des objectifs des plans de développement locaux, comme dans le cas du Sénégal, avec le Plan Sénégal Émergent (PSE) qui vise dans son Axe 1 (la transformation structurelle de l’économie et croissance) et son Axe 2 (l’amélioration du capital humain, de la protection sociale et du développement durable). La coopération repose généralement sur un management de projet impliquant toutes les parties prenantes, adapté au contexte local et régi par une gouvernance équilibrée et proactive.
Les auteurs observent que, malgré les crises sanitaire, sécuritaire et économique, la coopération Nord-Sud se développe, notamment sous l’égide de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), dont l’objectif est de promouvoir la formation dans les établissements supérieurs par l’apprentissage et l’insertion professionnelle.
Les auteurs sont des enseignants-chercheurs ayant effectué leurs études en France et exerçant des fonctions de recherche et d’enseignement dans des pays africains.
Jean-Jacques PLUCHART