Le titre qu’il n’a osé, « jamais sans mon nombre », mérite d’être cité pour illustrer la teneur de ce livre.
Cet essai est une contribution à une réflexion sur la « conquête du monde par les nombres ». Elle porte sur la comptabilité au sens large intégrant la comptabilité proprement dite, le contrôle de gestion et l’audit.
Il développe le sujet autour de 6 tableaux : un outil au service de l’autorité, une science de la mesure (métrologie), le concept de valeur, une image fidèle ou une image utile ? le contrôle de gestion et la mise sous tension des organisations et enfin l’information non financière, au-delà du périmètre juridico-économique.
L’auteur ne cherche donc pas à être exhaustif et encore à moins à noyer le lecteur dans la technique, dans une discipline qui pourrait naturellement l’y conduire. De manière structurée et illustrée, il porte un regard critique sur la comptabilité dans le but de lui donner un sens et non une fin en soi : particulièrement le concept de confiance qu’elle inspire, au sens large donc et l’impact qu’elle induit auprès des acteurs économiques, sociaux, privés, publics, institutionnels. Elle doit ainsi permettre de mieux l’utiliser et aussi lui donner les moyens de nouveaux développements en fonction de l’évolution de la société.
Le monde a été transformé par ses découvertes scientifiques mais aussi par les « technologies invisibles » et notamment la comptabilité. Par les sphères qu’elle traduit, elle est un « levier de transformation des entreprises et plus largement de la société ».
Avec humilité – les limites et les excès – et conviction concrète, Alain Burlaud nous rappelle ainsi que la comptabilité est un instrument de liberté et de responsabilité car l’outil n’est pas neutre. Elle est un outil, une contribution à la décision.
Cet ouvrage, agréable à lire, intéressera un large public par sa réflexion, sa qualité pédagogique, assise sur une expérience avérée et la capacité à nous fasciner sur les chiffres.
Note de lecture rédigée par Loïc LE MENN