A partir d’un vaste programme de recherches décrites au sein de l’ouvrage, le collectif d’auteurs fait un état des lieux précis des différentes formes d’associations et de leurs ressources ; avec, entre autres, la mesure de leur dépendance aux financements publics.
La première partie de l’ouvrage est consacrée à poser le cadre des associations au sens large et à comprendre leur fonctionnement ainsi que la pluralité des ressources financières marchandes et non marchandes. L’analyse des ressources monétaires montre que les associations continuent de drainer des financements publics déterminants pour leur modèle socioéconomique afin d’atteindre leur équilibre budgétaire. Le rôle du bénévolat reste aussi majeur dans l’émergence des projets et dans le fonctionnement des associations, bien qu’une partie d’entre elles se professionnalisent.
La deuxième partie du livre s’attarde sur les modèles socioéconomiques des centres sociaux associatifs. Ces derniers se développent à la fin du XIXème siècle dans les milieux bourgeois. Leur objectif initial était de renforcer les liens familiaux et de voisinage à cette période de développements industriels et urbains. Aujourd’hui, selon leur objet, les centres sociaux partagent l’objectif de favoriser les liens et les échanges. Les auteurs soulèvent la problématique de la valorisation monétaire du bénévolat dans les bilans comptables de ce type d’association, par manque de méthode.
Dans une troisième partie, les auteurs présent le modèle socioéconomique des « tiers-lieux ». Cette catégorie est définie comme un « espace de sociabilité, d’initiative citoyenne, où une communauté peut se rencontrer, se réunir, échanger et partager ressources, compétences et savoirs ». Quelles que soient leurs actions, les « tiers-lieux » revendiquent une autonomie en s’appuyant sur des ressources non monétaires mais restent malgré tout dépendants des financements publics.
La quatrième partie du livre s’intéresse aux modèles socio-économiques dans le domaine de l’insertion. Les auteurs présentent leurs recherches et analyses dans le secteur de l’IAE (Insertion par l’Activité Economique) et sur l’expérimentation TZC (Territoires Zéro Chômeurs).
En conclusion, les auteurs font ressortir trois pistes de réflexion : la mobilisation du travail et du bénévolat, l’accès au capital et l’évaluation de l’utilité sociale vers l’impact social.
Cet ouvrage est très largement documenté et en fait un recueil pouvant servir de référence dans le domaine. Avec un style très académique, un vocabulaire technique et spécialisé, cet ouvrage s’adresse à des lecteurs aguerris.
Le Réseau inter-universitaire de l’économie sociale et solidaire (RIUESS) s’est constitué en l’an 2000. Il réunit aujourd’hui une vingtaine d’universités françaises autour de son objectif : promouvoir la formation et la recherche en Économie sociale et solidaire et encourager les échanges et les initiatives partagées entre les acteurs de l’ESS. Le présent ouvrage a été réalisé par une équipe pluridisciplinaire composée de membres du réseau, économistes, sociologues et une philosophe, et qui constitue le collectif RIUESS-MSE.
Avec les contributions de Mariagrazia Cairo Crocco, Melaine Cervera, Cyrille Ferraton, Anne Fretel, Laurent Gardin, Patrick Gianfaldoni, Florence Jany-Catrice, Vincent Lhuillier, Pierre Robert, Delphine Vallade.
Note de lecture réalisée par Sophie FRIOT


