A l’occasion du quarantième anniversaire de la mort de Michel Foucault, qui est le philosophe français actuellement le plus cité dans le monde, 28 enseignants et chercheurs français et américains se sont réunis pour présenter l’homme, l’œuvre et l’héritage de l’intellectuel qui, par les 37 000 pages de son œuvre, a marqué plusieurs disciplines, notamment la philosophie, l’histoire, l’anthropologie et la psychologie. Mais sa pensée a également inspiré plusieurs théoriciens de l’économie et du management. Un chapitre du cahier, rédigé par l’historien américain Michael Behrent, est consacré à la pensée économique de Michel Foucault, qui a longtemps enseigné à l’université de Berckeley. Dans le cadre de son cours au Collège de France sur la naissance de la biopolitique, délivré en 1979 (en plein choc pétrolier), il est un des premiers à comparer le libéralisme économique inspiré par l’École de Chicago et engagé par Margaret Thatcher et Ronald Reagan, d’une part, et l’ordo-libéralisme (ou économie sociale de marché), inspiré par l’École autrichienne, d’autre part. Dans le domaine du management des organisations, il observe l’évolution de la relation entre le savoir (sous toutes ses formes) et le pouvoir (par toutes ses pratiques) exercé notamment dans l’entreprise. Il préconise également une maîtrise de la « gouvernementalité de soi » (ou du « souci de soi »), qui repose sur la recherche de la vérité et sur le sens des responsabilités.
Les travaux de Michel Foucault ont inspiré plusieurs écoles de pensée, mais ont aussi suscité maintes critiques dénonçant à la fois les contradictions de sa pensée, certains contresens historiques et/ou des « improvisations spéculatives ».
Le cahier est complété par un abécédaire du langage foucaldien, inspiré notamment par celui de Nietzsche, couvrant les concepts « d’archéologie du savoir », de « biopolitique », de « dispositif », de « généalogie », « d’épistémê », « d’hétérotopie », de « panoptisme », de « pouvoir », de « société disciplinaire » …
Chronique rédigée par J-J. Pluchart