L’auteur propose sa vision sur la genèse, l’influence et l’évolution de ce courant de pensée dans la sphère politique et économique d’une partie du monde, en particulier l’Europe. Si la conscience environnementale est depuis toujours corrélée au genre humain sous des formes diverses, elle connait un vif essor avec le début de l’industrialisation et l’émergence des premières thèses sur le besoin de réguler la population mondiale.
L’Environnement devient au fil des évènements la matrice de courants plus identitaires et plus radicaux. C’est ainsi que nait, fin du 19ème siècle le mot « écologie », pour désigner la « discipline scientifique qui étudie les milieux naturels ainsi que les rapports et interactions entre les êtres vivants et ces milieux ». Très rapidement « l’écologie » s’écarte de cette définition et de leurs représentants, les écologues, pour devenir un mouvement messianique s’appuyant sur une rhétorique quasi religieuse.
La nouvelle « écologie » s’appuie sur le concept de « crise systémique globale imminente », en alimentant sa rationalité et sa justification sur des matériaux fournis par l’actualité : les pluies acides, les risques nucléaires, la surpopulation, la couche d’ozone, les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines, la transition énergétique … Chaque thème fait l’objet d’une active publicité via des relais de diffusion et de vulgarisation : ONG, Conférences/ Débats, Commissions ad-hoc, médias, experts en tous genres, rapports/Thèses. Les financements sont légion via les organismes internationaux, les gouvernements, les cotisations, legs/donations … Il est notable de souligner la remarquable plasticité de la démarche : Chaque nouveau thème chasse le précédent, ce fut le cas des pluies acides, de la surpopulation, de la couche d’ozone, du nucléaire … Le réchauffement climatique est le nouveau champ de bataille des écologistes, alimenté par nombre de rapports dont ceux du GIEC.
L’Union européenne figure parmi les bons élèves sur son territoire mais est moins soucieuse des possibles dégâts à l’environnement de ses fournisseurs internationaux, l’étude d’impact globale étant principalement réservée à ses propres ressortissants. Cette approche vertueuse de l’Union européenne n’est pas, pour l’instant, imitée par ses concurrents directs (Etats-Unis, Chine, Inde, Brésil…) moins entravés par les normes et bénéficiaires de fait de nos défis environnementaux ce qui se traduit, pour l’Union européenne, par un appauvrissement, une décroissance « molle », une désindustrialisation, une perte de souveraineté et un surendettement pour certains. Cet écart de compétitivité asymétrique peut-il, dans une certaine mesure, expliquer le déclin de l’Europe et son effacement dans ce nouveau monde ?
L’optimisme final de l’auteur repose sur une prise de conscience de l’Union européenne des enjeux économiques, sociaux et politiques mais aussi sur l’effacement progressif de l’écologie en tant que pensée dominante par son incapacité à anticiper et résoudre les problèmes.
Bertrand ALLIOT, acteur du mouvement écologiste. Ancien écologiste et chroniqueur. A publié « Une histoire naturelle de l’homme ». Ed. de l’Artilleur en 2020.
Hubert Alcaraz