Éditions Fayard, 2019, 125 pages
Les deux auteurs, lauréats du Prix Turgot en 2007 et 2008, se livrent à un exercice intellectuel « vital» de réflexion post-covid. Ils envisagent deux scénarios: soit une aggravation de la crise faute de réponses adaptées au plan sanitaire, économique et social, soit l’opportunité d’une refondation de l’économie mondiale « sur des bases saines et durables ». Il faudra s’épargner les risques du repli sur soi, du « protectionnisme populiste et de la guerre des monnaies ». Les auteurs rappellent que la monétisation massive des déficits publics porte en soi des risques de bulles sur les actifs immobiliers et financiers et de fuite devant la monnaie. Le risque majeur est celui de la perte de confiance dans la valeur de la monnaie des États, qui pourrait conduire à une implosion du système monétaire international. Le salut passe donc par une prise de conscience de l’exigence d’une coopération nouvelle entre les États et une solidarité, « dont on parle souvent mais qu’on ne voit jamais ». Ainsi, les auteurs estiment qu’une simple politique réformiste ne suffira pas, le temps des « ruptures », si longtemps différées, étant venu. C’est dans cette perspective, à l’issue d’un diagnostic contextuelle et historique, qu’ils avancent huit pistes d’actions: revenu universel de base pour les plus faibles; transition énergétique; décentralisation; quelques lignes rouges pour les syndicats qu’il convient de rénover de fond en comble; réforme des retraites, mesures en faveur de la compétitivité des entreprises et de la formation professionnelle; redéfinition de la réglementation financière et des normes prudentielles; élaboration d’un partenariat État-entreprises sur les technologies d’avenir; fixation d’une taxe carbone
Cet essai, synthétique et riche, rappelle que, si tout est différent dans cette crise, les solutions restent éternelles: du courage, du courage et encore du courage… et de la détermination.
Chronique rédigée par J-L.Chambon