La quatrième de couverture de cet ouvrage remarquable à tous points de vue parle d’un manuel de référence sur la transformation digitale à juste titre. Cet ouvrage est remarquable par l’envergure du périmètre qu’il couvre et qui dépasse les seuls outils. La force de l’ouvrage est qu’il met en perspective l’évolution, en parallèle, des technologies digitales (ERP, BI, BIG DATA, ERM…) , de l’organisation des entreprises, des métiers et des compétences . L’ouvrage retrace l’historique de la digitalisation, depuis la fin des années 1960-1985 avec la recherche, pour les grandes entreprises de gains de productivité, sur des tâches auparavant manuelles (exemple : facturation, comptabilité), en s’appuyant sur des infrastructures informatiques lourdes, sur des logiciels propriétaires et sur une gouvernance centralisatrice, notamment pour les aspects digitaux. Il n’y avait pas, dans ce schéma de remise en cause fondamentale des processus de travail, l’organisation des entreprises restant essentiellement hiérarchique et départementale. Sur la période 1985-2005, la généralisation des ERP s’est traduite par des remises en cause des processus de travail, reposant sur une vision transversale des performances, avec un accent souvent, mais pas toujours, mis sur la productivité et la réduction des coûts. C’est l’époque des benchmarks de processus, comme le processus « servir les clients » dans lequel on s’efforcera d’améliorer le rapport qualité /coûts. Ceci, en général, se traduit, par une reconfiguration des processus de travail allant bien au-delà d’actions d’automatisation ponctuelles mais une transformation de la gouvernance de l’entreprise dans son ensemble. A ce stade de maturité digitale, les changements dans les métiers et compétences requièrent un accompagnement du changement si l’on veut exploiter au maximum les nouvelles technologies. La troisième période, à partir de 2005 peut être qualifiée de période d’exploitation de la donnée. La croissance exponentielle du volume de données « Big data », le développement des réseaux, les outils de gestion statistique, l’intelligence artificielle, tous outils au service de l’entreprise agile obligent à repenser totalement, la valeur crée par l’entreprise et donc les produits, métiers, compétences. Avec la création de nouveaux postes (Chiefs data officer, data analyst…) et un gros effort d’accompagnement du changement).
Cet ouvrage remarquable est d’un apport très concret pour tous ceux qui s’intéressent à la transformation digitale de leur entreprise. Sa solidité repose sur la mise en parallèle des trois piliers de la transformation digitale à savoir l’organisation, les technologies, l’accompagnement du changement.
Chronique rédigée par Denis MOLHO