Hier, les Intelligences artificielles (IA) génératives pouvaient répondre à des mails et dessiner. Aujourd’hui, elles peuvent créer des sites web, monter des campagnes de marketing digital dans tous secteurs ou encore assister les chercheurs dans la conception de nouvelles molécules. L’impact sur nos métiers est proprement ahurissant.
Comment s’approprier ces nouvelles IA pour en faire des alliées qui stimuleront l’activité, la productivité, la créativité et la compétitivité ? Comment concilier économie et éthique ?
Les auteurs montrent que la réalité est plus nuancée que les projections idéalisées ou alarmistes que nous avons pu entrevoir dans notre imaginaire collectif, artistique ou des médias ; et ils nous proposent des concepts clairement définis et des études de cas pratiques.
Après un utile rappel des fondements de l’IA générative, le livre développe les modèles de traitement du langage et l’essor d’une nouvelle ère créative. Puis sont abordés les cas d’usage par secteurs : arts et divertissements ; conception et fabrication, sciences de la vie, industries et énergie, finance, marketing, gestion d’entreprise, traduction et rédaction de documents, recherche académique, éducation, technologie de l’information, etc.
Pour ne mentionner à titre d’exemple que celui de la finance, on découvre que le trading algorithmique est en train d’être dépassé par l’apprentissage automatique pour déceler des « motifs » (patterns) dans les gigaoctets de données financières historiques, le traitement du langage pour analyser des informations non structurées comme les actualités, l’analyse de sentiments sur les réseaux sociaux, la modélisation prédictive pour anticiper des scénarios d’évolution des cours. Dès maintenant, les meilleurs algorithmes affichent des performances supérieures aux humains tout en étant perfectibles ( !). L’IA intervient en renfort dans la lutte contre la fraude financière et fiscale en repérant en temps réel des indices de fraude et de blanchiment tels que des transactions inhabituelles, des connexions de compte depuis des endroits suspects, etc. L’IA recourt pour cela à de l’apprentissage automatique supervisé en non supervisé, du traitement du langage sur des données non structurées et de la vision par ordinateur sur des documents d’identité ou des vidéos de caméra de surveillance… Et les auteurs terminent chaque thème par quelques méthodologies d’usage.
On pressent alors les bienfaits à attendre mais on perçoit également les dangers, c’est pourquoi, la deuxième partie de l’ouvrage aborde les enjeux éthiques et sociétaux. Ce chapitre est probablement le moins convaincant car le moins étayé, mais le lecteur bénéficiera néanmoins d’un exposé des problématiques existantes à défaut d’avoir des réponses et des paradigmes satisfaisantes car incomplets. Il est vrai que ces thèmes méritent un livre entier.
Enfin, dans tous les domaines, des éléments prospectifs intéressants sont avancés : la création de « jumeaux virtuels » qui permet de modéliser les caractéristiques d’un élément, d’une situation, d’une organisation et ainsi de simuler les résultats d’application d’hypothèses, de mouvements de données et d’idées. on évoque l’intérêt de combiner l’IA et des blockchains au-delà des cryptomonnaies, mais pour sécuriser les données pour terminer par les liens prévisibles entre Informatique quantique et IA. Ce point également n’est qu’effleuré mais il est vrai que l’Informatique quantique n’est pas encore « industrialisable ».
A l’orée de cette nouvelle aube, l’IA générative est bien plus qu’une prouesse technologique. Elle est le reflet de notre désir de transcender nos limites, elle est un pont entre passé, présent et avenir.
« L’IA est une muse numérique née de nos esprits conjuguées ». A aborder avec prudence, car « nous sommes en train d’invoquer le démon » selon Elon MUSK et « l’IA ne fait pas le poids face à la stupidité naturelle » selon Albert EINSTEIN !
Chronique rédigée par Dominique CHESNEAU