
La loi européenne sur le Net-Zero Industriel et le Pacte solaire français
L’Union européenne, dans une volonté claire

Céline ANTONIN, Nadia ANTONIN, Les crypto-actifs , Ed Economica, Janvier 2025,167 pages
Le monde des paiements a connu

EOCHE-DUVAL Christophe. L’inflation normative, PLON, 224 pages
Christophe EOCHE-DUVAL a fait depuis plusieurs

Christian de Boissieu, Marc Schwartz, La nouvelle guerre des monnaies, Eds Odile Jacob, 285 pages.
L’introduction de la monnaie métallique lydienne,

Céline ANTONIN et Nadia ANTONIN, CRYPTO-ACTIFS . Une menace pour l’ordre monétaire et financier, Economica, 167 pages. Préface de Philippe AGHION
Philippe AGHION qualifie cette parution de

L’écosystème des containers face à la déglobalisation des échanges
Le 26 avril 1956, Malcolm Mc

La loi européenne sur le Net-Zero Industriel et le Pacte solaire français
L’Union européenne, dans une volonté claire de transition énergétique et de souveraineté industrielle, déploie la Net-Zero Industry Act (NZIA), une initiative ambitieuse adoptée en juin 2024 dans le cadre du Green Deal Industrial Plan. Ce texte vise à renforcer la production de technologies propres en Europe, tout en répondant à la dynamique américaine de l’Inflation Reduction Act (IRA). Les objectifs de la NZIA sont clairs : répondre à 40 % des besoins européens en technologies propres d’ici 2030 et représenter 15 % de la production mondiale d’ici 2040. Les priorités comprennent des secteurs clés tels que l’hydrogène, le solaire photovoltaïque et les technologies de capture du carbone. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie de compétitivité industrielle, tout en accélérant la transition énergétique et en réduisant les émissions de carbone. Pour faciliter cette transformation, la NZIA introduit une procédure simplifiée d’approbation des projets industriels liés aux technologies Net-Zero. Les délais sont considérablement réduits : 12 mois pour les projets inférieurs à 1 GW et 18 mois pour ceux dépassant cette capacité. Une stratégie nationale ambitieuse : le pacte solaire français La France, pour sa part, investit activement dans le développement de ses capacités solaires. Entre 2020 et 2024, les installations solaires sont passées de 2 GW à 3,3 GW, mais le pays est encore loin de l’objectif du gouvernement de 6 GW par an. Pour atteindre cet objectif, le pacte solaire prévoit une mobilisation plus forte des ressources publiques et privées. Dès 2025, des critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance) seront introduits dans les marchés publics, avec une prime d’incitation pour les projets utilisant des panneaux solaires fabriqués en Europe. Un crédit d’impôt stratégique lancé en mars 2024 devrait générer 23 milliards d’euros d’investissements directs et créer 40 000 emplois dans le secteur photovoltaïque français. Écologiser les marchés publics À partir de 2025, les marchés publics supérieurs à 25 millions d’euros devront répondre à des exigences strictes: aucun produit originaire de plus de 50% de pays tiers ne pourra être intégré. Cette mesure vise à réduire la dépendance aux importations étrangères, tout en stimulant la production locale. Cependant, la faible capacité de production européenne actuelle pourrait poser des défis. Le renforcement de la compétitivité des fabricants locaux et l’accélération de la production industrielle de panneaux solaires seront des priorités pour éviter une rupture d’approvisionnement. Défis financiers Bien que la NZIA encourage les investissements privés et mobilise les fonds publics existants, le financement des projets reste un défi majeur. Les ressources européennes actuelles, telles que le programme Horizon Europe ou le mécanisme pour une transition juste, semblent insuffisantes par rapport aux montants massifs investis par les États-Unis via l’IRA. Cependant, un éventuel démantèlement de l’IRA sous une nouvelle administration américaine pourrait ouvrir une fenêtre d’opportunité pour l’Europe, lui permettant de renforcer ses capacités dans un contexte international redéfini. Construire la souveraineté énergétique Les acteurs européens de l’industrie solaire s’organisent pour relever ces défis. Leurs engagements incluent la promotion d’un indice de performance des panneaux solaires appelé InduScore, la signature de contrats à long terme pour sécuriser l’approvisionnement et le déploiement d’au moins 30 % de panneaux certifiés InduScore d’ici 2025. Cependant, la domination de la Chine sur le marché photovoltaïque mondial reste un obstacle majeur. La capacité industrielle de la Chine, qui dépasse de loin les besoins européens, continue de représenter un défi important pour la souveraineté énergétique européenne. Conclusion : des ambitions à réaliser La loi sur l’industrie à consommation énergétique nette zéro et le pacte solaire français sont des leviers clés pour permettre à l’Europe d’atteindre ses objectifs climatiques et énergétiques. Cependant, plusieurs défis restent à surmonter : sécuriser le financement durable, réduire la dépendance aux importations et accélérer la production locale. Le succès de ces initiatives nécessitera une coordination étroite entre les institutions européennes, les gouvernements nationaux et les acteurs privés. En France, le Pacte solaire offre une occasion unique de positionner le pays comme un leader européen de l’énergie solaire. Pour y parvenir, ces défis devront être relevés avec une vision ambitieuse, un cadre réglementaire stable et des ressources financières adéquates. Chronique de Benoit Frayer

Céline ANTONIN, Nadia ANTONIN, Les crypto-actifs , Ed Economica, Janvier 2025,167 pages
Le monde des paiements a connu au cours des dernières années d’importantes innovations technologiques, dont les derniers-nés sont les crypto-actifs. Du célèbre bitcoin aux stablecoins, ces nouveaux actifs suscitent autant d’enthousiasme que de craintes. Quelles sont leur nature et leur valeur intrinsèque ? L’argent investi en crypto-actifs est-il autant en sécurité que dans une banque ? Les crypto-actifs sont-ils surveillés et régulés ? Mais l’impact des crypto-actifs ne s’arrête pas là. En effet, ils ont également donné naissance à un nouveau modèle de finance, la finance décentralisée (DeFi). Quelles sont les spécificités de cette finance sans intermédiaire ? Du côté monétaire, face à cette nouvelle « guerre des monnaies » entre devises officielles et monnaies privées numériques, comment réagissent les banques centrales ? Quels outils développent-elles pour défendre leur souveraineté ? A travers une analyse claire et accessible, les auteurs répondent à ces questionnements qui font l’objet de vifs débats, et les démystifient. Sont abordés des définitions, des acteurs, des services, des avantages d’innovation, des risques micro et macro économiques et financiers, des règlementations pour conclure que l’avenir réside dans le développement des monnaies digitales de Banque centrale puisque « les crypto-actifs ne doivent pas être la monnaie de demain. Cette conclusion est fondée sur deux éléments. Le premier concerne la concurrence entre monnaie publique et monnaie privée qui a eu la faveur de Friedrich von Hayek. Or, un des attributs de la monnaie avancés depuis les années 80, est celui de la confiance qui s’appuie sur un contrat social. Le deuxième point concerne l’idée défendue selon laquelle la politique monétaire serait impuissante. Le succès du « Whatever it takes » de Mario Draghi en juillet 2012, d’une part, la responsabilité, même partielle des Banques centrales dans la maitrise de l’inflation, invalide cette idée : la politique monétaire reste d’actualité pour « rassurer » les économies, les investissements et les citoyens ! Ceci serait impossible avec un système monétaire anonyme et désincarné. Ce livre est extrêmement pédagogique, utilisant des mots simples qui ne « noient » pas le lecteur dans la technique ou le juridisme règlementaire. Néanmoins tout ce qu’un citoyen « éclairé » doit savoir pour se retrouver dans cet univers d’innovation s’y trouve, innovation qui touche d’ores et déjà chacun en matière de paiements, de prestations d’assurance ou de dossiers immobiliers. Ainsi cet ouvrage s’adresse non seulement aux professionnels de la banque, de la finance et de l’assurance, ainsi qu’aux juristes, mais il constitue également une ressource incontournable pour les étudiants des écoles de commerce, d’ingénieurs, des instituts d’études politiques et des universités. Enfin, il est destiné à tous ceux qui souhaitent comprendre l’écosystème des crypto-actifs pour s’en servir sans les subir. Mais dans un cadre de fonctionnement balisé pour ne pas nuire au bien commun. A lire donc ! Chronique rédigée par Dominique Chesneau

EOCHE-DUVAL Christophe. L’inflation normative, PLON, 224 pages
Christophe EOCHE-DUVAL a fait depuis plusieurs années la surproduction législative son cheval de bataille et propose dans cet ouvrage un état des lieux objectif de l’appareil normatif. Ceci afin d’éclairer le lecteur et de luis faire prendre conscience des impacts de cette surproduction dans le fonctionnement de notre pays. Tout d’abord, l’auteur s’attache à démontrer factuellement cette surabondance de normes. Pour le mesurer, il va s’appuyer d’une part sur le nombre de pages du « Journal Officiel » et d’autre part, dans le bilan annuel « Statistiques de la norme » du Secrétariat Général du Gouvernement établi depuis 2019. De ce dernier, on peut en relever le nombre de mots « Légifrance » inscrits dans le « Journal Officiel » ainsi que dans l’ensemble des normes (lois, ordonnances, décrets, arrêtés…). Le constat est sans appel, avec déjà plus de 400 000 normes en vigueur, le nombre de mots « Légifrance » a plus que doublé en 20 ans, pour atteindre plus de 46 millions en 2024. Aussi, avec les années, l’Etat publie moins de textes mais ils sont de plus en plus longs. Afin de comprendre cette inflation, l’auteur présente les sources. Les normes internationales, dont l’ONU et ses satellites, sont les premiers pourvoyeurs de normes. Chaque projet de loi a été ratifié par le Parlement français depuis 1958, bien que ce ne soit pas obligatoire. Puis, viennent les normes européennes qui entrent automatiquement en vigueur dans le droit national. D’autres strates se cumulent aux précédentes comme les arrêtés préfectoraux et les arrêtés municipaux, dont il semble impossible de connaître leur nombre exact. Une fois l’état des lieux réalisé, l’auteur cherche à en mesurer les impacts et constate que ces normes viennent souvent paralysées l’appareil productif dans les tous les secteurs d’activité. Afin de le rendre plus perceptible, il cherche à en estimer le coût. Les différentes analyses semblent converger vers un chiffre de 3,7% du PIB, soit environ 60 milliards par an. Au-delà l’aspect du cout, ces surcouches de normes qui se sont cumulées depuis le début de la Vème république au gré des différents chefs de l’Etat, entraine la difficulté de connaître la version en vigueur à l’instant où cette fiche même est réalisée. L’Etat, lui-même pris dans cet étau, finit par contourner les règles afin de pouvoir accélérer la machine à produire les normes. Ces dernières années, le déclenchement de l’article 49.3 ou la publication d’ordonnances, permettant à l’exécutif de faire adopter des lois à la place du Parlement, en sont des exemples. L’auteur dédie un chapitre à deux accélérateurs de l’inflation normative : les lois de finances et de financement de la Sécurité Sociale. Ces lois, basées sur des textes du gouvernement, doivent être validées dans un temps restreint ; ne permettant pas un temps parlementaire suffisant. Un autre effet de cette inflation normative est exposé dans un chapitre « Légiscratie contre démocratie » puisque seulement 4% des français seraient en mesure de comprendre les textes et lois. Malgré ce terrible constat où l’Etat et les politiques semblent être pris et peinent à sortir de ce carcan, l’auteur propose des solutions pragmatiques qui, il espère, pourront être évoquées lors des débats de la prochaine élection présidentielle de 2027. Il insiste sur le fait de légiférer moins et de s’attacher à appliquer les lois existantes en baissant la cadence normative permettant de libérer du temps parlementaire. Il prône aussi la transparence sur les couts de mise en application des lois permettant de mieux estimer la pertinence de ces dernières. Ce livre a une vertu pédagogique pour tout lecteur en quête d’une meilleure compréhension de notre arsenal législatif. Christophe EOCHE-DUVAL, est un haut-fonctionnaire et conseiller d’Etat.

Christian de Boissieu, Marc Schwartz, La nouvelle guerre des monnaies, Eds Odile Jacob, 285 pages.
L’introduction de la monnaie métallique lydienne, environ 600 ans avant notre ère, marque un tournant majeur dans les échanges économiques. Grace à Crésus et à l’électrum de la rivière Pactole, la monnaie devint un outil universel facilitant le commerce et contribuant à la prospérité des civilisations. Grecs et Romains adoptèrent ce système, base de l’économie moderne. Puis cette monnaie va connaître aux cours des siècles, deux métamorphoses qui vont conduire à sa dématérialisation. La monnaie papier, les lettres de change, est créée à la fin du Xème dans la Chine des Song, puis démocratisée lors des croisades et par les premiers banquiers italiens, créant les premiers réseaux internationaux de paiement. La monnaie scripturale, avec l’essor des comptes bancaires au XXème siècle, vient conclure cette dernière transformation de la monnaie. La monnaie sous toutes ses formes répond à trois caractéristiques fondamentales. C’est une unité de compte, un instrument d’échange et une valeur de réserve. On peut lui en ajouter une quatrième, elle constitue un symbole politique et social et crée un sentiment d’appartenance à une communauté. Alors quid des cryptos-actifs, le symbole ultime de la dématérialisation, allant jusqu’à supprimer les banques centrales et la confiance qui va avec ? les auteurs, de façon très pédagogique et documentée nous présentent ces différents rêves de « monnaie » antiétatique, mais également les stable coins et les nouvelles monnaies numériques des banques centrales et la compétition acharnée entre tous ces actifs. Mais quelle soit « fiat » ou numérique, deux monnaies s’affichent comme les deux principales monnaies de réserves, le dollar US et l’euro. Mais il existe une asymétrie en faveur du dollar qui reste la monnaie privilégiée des échanges internationaux et qui bénéficie de la fameuse extraterritorialité. Alors une « dédollarisation » essaie de se mettre en place avec l’utilisation de nouveaux instruments financiers promus par les BRICS ainsi que des achats massifs d’or pour contourner le dollar. Quel avenir pour cette dédollarisation, quelles influences sur la mondialisation, le poids du Yuan, quelles limites. Pour Ch. De Boissieu et M. Schwartz l’hypothèse la plus probable est que l’on se dirigera vers une triade économique et financière dans laquelle euro et yuan gagneront en crédibilité mais où le dollar continuera à être la devise privilégiée. Enfin les auteurs s’attachent au développement d’une théorie qualitative de la monnaie, nécessaire, entre autre mais surtout, au financement de la transition énergétique. Car ces financements par nature de très long terme et avec une rentabilité assez aléatoire et qui, de plus, arrivent dans un contexte de forts endettements publics et privés, nécessiteront un changement de paradigme avec des épargnants privilégiant la qualité du bien à sa quantité. Avec cette approche, la monnaie ne se réduira pas à son taux de change, mais elle devra incarner un rôle politique social associé à cette qualité. Christian de Boissieu est professeur émérite à Paris Panthéon Sorbonne, vice-président du cercle des économiste. Marc Schwartz est PDG de la Monnaie de Paris, Conseiller-maitre à la Cours de comptes. note de Ph Alezard

Céline ANTONIN et Nadia ANTONIN, CRYPTO-ACTIFS . Une menace pour l’ordre monétaire et financier, Economica, 167 pages. Préface de Philippe AGHION
Philippe AGHION qualifie cette parution de « livre de référence pour comprendre les enjeux et les menaces des cryptos-actifs ». Le livre présente une double originalité : -celle d’un duo d’économistes – ce qui n’ est pas le plus courant en la matière, dont le talent n’est p à démontrer, – mais aussi duo parental, unissant mère et fille autour des regards croisés de deux générations à la fois complémentaires et d’expériences de recherches et opérationnelles différentes. C’est l’une des grandes richesses et des mérites de ces travaux partagés. Ainsi sont proposées des réponses structurées aux nombreuses questions que se posent professionnels et non-initiés sur « l’éco système des « cryptos – actifs ». Apparaissant clairement comme l’une des innovations technologiques majeures du monde des paiements, ces crypto– actifs sont qualifiées à tort de « monnaie » (elles ne répondent que très partiellement aux trois fonctions principales d’une monnaie : instrument d’échange, unité de compte, réserve de valeur) mais ils ont donné naissance à un nouveau modèle de finance, la « finance décentralisée » (Defi). Elles paraissent de facto, comme le soulignent les autrices, ouvrir : « une « nouvelle guerre des monnaies « entre devises officielles et monnaies privées numériques, perspective qui ne peut laisser indifférentes les Banques Centrales : « c’est un changement de paradigme monétaire et financier ». Les autrices s’attachent à le rendre transparent au travers du développement de quatre grandes questions : – la genèse des crypto- actifs et de la chaine des blocs, – la finance décentralisée et les crypto- actifs, – la guerre des monnaies à l’ère du numérique, l’analyse des menaces pour la stabilité financière de ces évolutions numériques. Au moment où le nouveau Président des Etats- unis amorce un revirement « pro Crypto ». spectaculaire, cette parution qui s’illustre par des analyses accessibles à un large public, apparaitra sans aucun doute comme constituant un apport décisif à la compréhension de ce sujet sensible, dont les risques restent largement sous -estimés. Céline Antonin économiste à L’OFCE, Enseignante à Sciences po, chercheure associée au Labo du Collège de France. Nadia Antonin économiste, cadre honoraire de la Banque de France, membre de l’Académie des Sciences Commerciales , auteure de nombreux articles sur les crpytos. Note de Jean Louis CHAMBON

L’écosystème des containers face à la déglobalisation des échanges
Le 26 avril 1956, Malcolm Mc Luan, gérant de stations services, a fait embarquer le premier container commercial dans le port de Newark. Ce container a révolutionné le transport de marchandises par les voies interopérables, à la fois maritimes et fluviales, aériennes, ferrées et routières. Cette brique élémentaire de la logistique industrielle a permis de construire une supply chain qui s’est déployée à l’échelle planétaire. Ce système a provoqué une véritable « destruction créatrice » dans les différents métiers de la logistique (dockers, grutiers, transporteurs, traders…), mais aussi dans les constructions navale, aéronautique et automobile, ainsi que dans le génie civil (les routes, les quais et les docks). Ce vaste redéploiement a été favorisé par la recherche d’économies d’échelle, de gains de productivité, d’une standardisation des produits transportés, d’une réduction drastique des coûts de transport et d’une meilleure sécurité des échanges. Ces avancées, conjuguées à des baisses des droits de douane, ont permis de globaliser et d’intensifier les échanges entre les continents, les pays et les régions. Les flux des containers ont fluctué en fonction des taux de croissance économique et des accords de libre échange. Ils ont prospéré en dépit des critiques dénonçant les destructions d’emplois, les naufrages et les accidents routiers, ainsi que les pollutions de l’eau et de l’air. Ce maillage logistique universel a été partiellement déconnecté pendant la période de la covid et il risque d’être redéployé et partiellement désactivé par le ralentissement des échanges qui va résulter du relèvement des droits de douane décidé par la nouvelle présidence des États – Unis. Ce retour au protectionnisme va probablement réactiver les projets industriels et les mouvements sociaux en faveur des modes de transport de proximité, de la relance de la navigation fluviale, du transport multimodal fer – route, de la distribution en vrac, de la relocalisation de la production et de l’organisation de la production en flux tendus et du zéro -stock, et d’une manière générale, du raccourcissement de la supply chain… La logistique de demain est conditionnée par les résultats de l’expérience américaine (peut être éphémère) de « déglobalisation » des échanges mondiaux, mais les infrastructures logistiques actuelles, basées sur l’écosystème des containers, devraient perdurer en s’adaptant aux besoins et aux contraintes spécifiques de transport et de stockage des activités industrielles et commerciales. La question est donc peut être moins de réfléchir à la logistique que « nous voulons pour demain », qu’à celle encore « possible pour demain ». Chronique de Jean-Jacques Pluchart