Daniel COHEN, Homo numericus : La « civilisation » qui vient, Albin Michel. 234 pages

L’auteur analyse les divers états par lesquels la civilisation est passée. Il enjambe avec facilité les milliers d’années. Et d’évoquer nos chers « chasseurs-cueilleurs », les sociétés agraires entre autres. Pour à la fin de la séquence en arriver à l’« homo numericus ».

Notre société actuelle a contribué à la désindustrialisation du pays : les tâches les plus simples et délocalisables se sont trouvées transportées dans des pays où leur coût de production était moindre.

De ce fait, la classe moyenne s’est sentie exclue de la société, perdant son rôle historique en tant qu’acteur à part entière de l’activité économique. Les bas salaires ont décroché par rapport à ceux des salariés plus qualifiés. C’est ce qui explique notamment la révolte récente des gilets jaunes : des salariés rejetés vers les grandes banlieues où le logement est plus abordable, mais éloignés des centres économiques.

Que penser de l’essor des activités numériques ? Elles contribuent certes à une nouvelle révolution impactant fortement la société tout entière. Mais que constate-t-on ?

L’apparition des réseaux sociaux conduit les personnes à des états de solitude, sans véritable communication entre les divers groupes. Les informations qui circulent sont souvent fausses et alimentent les forums avec des idées qui font plaisir à ceux qui les consultent, sans vraiment rechercher la contradiction. C’est un stade d’appauvrissement intellectuel catastrophique. Comme l’écrit l’auteur, la société numérique « met sous tutelle un individu qu’elle rend addictif à ses propres produits ». Il faut éviter « La fabrique du crétin digital », comme l’explique Michel Desmurget dans son livre.

Il faut se rappeler l’épisode des dernières élections présidentielles aux USA : les fake news véhiculées par Trump sont restées présentes dans tous les esprits.

Daniel Cohen constate que les individus veulent, à tout prix, sortir des divers types de hiérarchie. C’est une grande illusion.

 En guise de conclusion, il est favorable au retour à « des institutions inclusives luttant contre les disparités sociales ». Il ne faut pas bannir le monde d’avant et reconnaître l’utilité de tous ses acteurs : les entreprises, les syndicats, les partis politiques et les médias.

Retrouver une harmonie pour le bien vivre ensemble. Tout un programme.

Chronique rédigée Renzo BORSATO

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