Les auteurs s’interrogent sur la prévisibilité de la crise financière de 2007-2008. Selon eux, c’est une crise de la connaissance qui porte la responsabilité du désastre. L’aveuglement général n’a pas permis d’anticiper l’éventualité de cette crise majeure. Cette lacune est due à l’hégémonie d’une conception mathématique d’origine anglo-saxonne qui suppose que les marchés se comportent selon les lois du mouvement brownien et qui les fait apparaître plus réguliers qu’ils ne le sont. Depuis un demi-siècle, le virus brownien, dit « virus B », contamine les esprits à travers une pensée unique qui a entraîné une perception faussée des risques financiers. L’antidote que proposent Christian Walter et Michel de Pracontal consiste à remplacer ce « hasard sage » brownien par un « hasard sauvage » plus proche des aléas réels des marchés ; penser autrement, avec Mandelbrot, les représentations et quitter le monde de l’illusion brownienne pour côtoyer et apprivoiser le « cygne noir ».
Christian Walter et Michel de Pracontal revisitent l’hypothèse d’efficience des marchés – fondatrice de la finance moderne – soutenant que les modèles financiers ne résultent que d’une « épistémologie spontanée ». Ils montrent l’intérêt des modélisations des cours boursiers par des processus non browniens (ou « non stables » de Lévy) et par les lois d’échelle de Mandelbrot.
Michel de Pracontal a été journaliste à Science et Vie, à l’Événement du Jeudi, et au Nouvel Observateur.